luttes en silence ! Tant de siècles de souffrances pour arriver enfin à cette heure d’allégresse ! La Liberté t’appartient. Garde bien ta conquête !
Et maintenant, à vous ! Achevez notre ouvrage ! La Bastille est à bas : il reste d’autres Bastilles. À l’assaut ! À l’assaut des mensonges ! À l’assaut de la Nuit ! L’Esprit vaincra la Force. Le passé est brisé. La mort est morte !
Ô notre Liberté, notre lumière, notre amour ! Que tu es petite encore ! Comme tu es fragile ! Pourras-tu résister aux tempêtes prochaines ? Grandis, grandis, chère petite plante, monte droite et vigoureuse, et réjouis le monde de ton souffle de prairie !
Sois tranquille, Liberté, à l’abri de nos bras ! Nous te tenons. Malheur à qui te touche ! Tu es à nous, nous sommes à toi. À toi, ces dépouilles, ces trophées !
Mais ce n’est pas assez : nous te ferons un immortel triomphe. Fille du peuple de Paris, tes yeux clairs rayonneront pour les peuples asservis. Nous allons promener à travers l’univers le niveau redoutable de l’Égalité. Nous conduirons ton char, au milieu des batailles, par le sabre, par le canon, vers l’Amour, vers la Fraternité du genre humain. — Frères ! tous frères ! tous libres !… Allons délivrer le monde !