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Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/158

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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

vainqueur, j’ai écrasé l’ennemi. Joie de se sentir noyée dans cet océan humain, d’être emportée par lui, comme une vague qui danse !… Ô peuple qui souffles en moi, je t’aime, je suis ta voix, la trompette qui sonne ta victoire et ta joie !

DESMOULINS.

Bacchante de la Révolution, que grise la Liberté, est-ce l’amour ou la haine, qui rayonne de ton corps ? Une vapeur de volupté et de meurtre enveloppe tes regards et tes lèvres humides. Tes doigts sont-ils rougis par le vin ou le sang ? — N’importe ! je t’aime, Victoire ! Évoé ! Chantons la Liberté !

Musique.
MOINES ET PRÊTRES, mathurins, capucins, curés armés, avec des fusils, des croix, et des bannières, chantant :

Domine, salvam fac gentem, et exaudi nos in die quâ invocaverimus te !

LE PEUPLE.

Vivent les tonsurés ! Vive Sainte-Geneviève !

DESMOULINS.

Vivent les papegaux, cardingaux, evesgaux, prestregaux, monagaux ! Vivent les archinigauds !

ÉTUDIANTS, bras dessus bras dessous avec des filles, chantant une chanson de Vadé. — Clarinettes et guitares.

Le bonheur suprême,
Le bien que j’aime,
C’est la Liberté,
Mon cœur en est enchanté…

LE PEUPLE.

Vivat, Basoche !

DESMOULINS.

Chapeau bas devant la plume ! Voilà ce qui tua la Bastille !