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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

HÉRAULT.

Tu perds ton temps, ta vie peut-être.

CAMILLE.

Qu’ai-je à craindre ?

HÉRAULT.

Prends garde à Robespierre.

CAMILLE.

Je le connais depuis l’enfance : un ami a le droit de tout dire.

HÉRAULT.

Une vérité désagréable se pardonne plus aisément à un ennemi qu’à un ami.

LUCILE.

Taisez-vous ; il faut qu’il soit grand, il faut qu’il sauve la patrie. — Celui qui ne pense pas comme moi n’aura pas de mon chocolat.

HÉRAULT, souriant.

Je ne dis plus rien.

Lucile sort.
PHILIPPEAUX.

Ainsi, tu es décidé à agir, Desmoulins ?

CAMILLE.

Oui.

PHILIPPEAUX.

Alors, pas de trêve ! Presse-les sans répit, la plume dans les reins. Le pire danger est la guerre d’escarmouches que tu fais. Tu te contentes de les harceler de tes flèches cuisantes : c’est leur donner plus de force contre toi. Vise au cœur si tu peux : finissons-en d’un coup !

HÉRAULT.

Mes amis, je n’approuve pas le parti que vous prenez ; mais si vous y êtes résolus, au moins faut-il tâcher de met-