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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

WESTERMANN.

Enfin !… Viens !

DANTON.

Où ?

WESTERMANN.

Parler aux clubs, soulever le peuple, renverser les comités, abattre Robespierre.

DANTON.

Non.

PHILIPPEAUX.

Pourquoi ?

DANTON.

Plus tard. Je ne veux pas.

CAMILLE.

Tu te perds, Danton.

WESTERMANN.

J’étouffe quand je vois la peur d’agir qui pèse sur les honnêtes gens ici. Quel poison diabolique coule donc dans cet air, pour que des hommes comme vous, à un jour de l’échafaud, se croisent les bras et attendent, sans oser faire un mouvement, ou pour combattre ou pour fuir ? Je n’en puis plus. Je vous laisse. J’agirai sans vous. J’irai trouver ce Robespierre, dont vous avez tous peur : (car vous en avez peur, oui, tout en le plaisantant ; votre timidité fait toute la force de ce gueux). Je lui cracherai la vérité : il verra pour la première fois un homme qui lui résiste. Je briserai l’idole !

Il sort avec emportement.
PHILIPPEAUX.

Je viens avec toi, Westermann.

DANTON, tranquillement, avec un peu de mépris.

Il ne brisera rien du tout. Robespierre le regardera, — comme cela, — et ce sera fini. Pauvre bougre !