ACTE III
FOUQUIER-TINVILLE, accusateur public, HERMAN, président. JURY, GENDARMES, FOULE. — Au banc des accusés, DANTON, DESMOULINS, HÉRAULT, PHILIPPEAUX, WESTERMANN, — CHABOT, LES FREY, personnages muets ; — FABRE D’ÉGLANTINE, dans un fauteuil au milieu d’eux. — Au premier rang du public, le peintre David et quelques amis. — Les fenêtres de la salle sont ouvertes. On entend le remous de la foule au dehors. De temps en temps, apparaît par le guichet d’une porte, derrière le président, la tête de VADIER, surveillant le procès. — Près de la porte, debout, le général HANRIOT. Herman et Fouquier-Tinville jettent par moments des regards inquiets vers lui.
On interroge Chabot et les Frey. — Danton s’agite avec indignation. Desmoulins semble accablé. Hérault, calme, regarde en souriant. Philippeaux, les mâchoires serrées, les yeux fixes, se prépare à la riposte. Fabre, souffrant, est affaissé dans son fauteuil. — La foule se pousse et regarde avidement. Elle souligne toutes les péripéties du procès, à la façon d’un public qui assiste à un mélodrame, — amusée et émue tout ensemble[1].
Vous êtes les agents de Pitt.[P 1] Vous avez voulu corrompre la Convention. Pour favoriser vos spéculations et vos rapines, vous avez fait le projet d’acheter les représentants du peuple. Vous avez tarifé chacune des consciences.
- ↑ On n’a noté qu’une partie des mouvements et des clameurs de la foule. Ces indications doivent varier avec les éléments dont on dispose, à la scène.
- ↑ Ah ! canailles ! traîtres ! vendus !
LE PEUPLE
Murmures au lever du rideau.