Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
DANTON

HÉRAULT.

Feu Hérault-Séchelles. Ci-devant avocat-général au Châtelet : je siégeais dans cette salle. Ci-devant président de la Convention : j’ai inauguré en son nom la Constitution républicaine. Ci-devant membre du Comité de Salut public ; ci-devant ami de Saint-Just et de Couthon, qui m’assassinent[P 1].

LE PRÉSIDENT.

Vous êtes un aristocrate. Votre fortune date de vos relations avec la cour, et de votre présentation à la femme Capet par la Polignac. Vous n’avez jamais interrompu vos relations avec les émigrés ; vous étiez l’ami de Proly l’Autrichien, bâtard du prince de Kaunitz, guillotiné le mois passé. Vous avez divulgué les secrets du Comité de Salut public, et livré des papiers importants aux cours étrangères. Malgré la loi, vous avez donné asile au ci-devant commissaire des guerres, Catus, poursuivi comme émigré et comme conspirateur. Vous avez poussé l’audace jusqu’à aller le réclamer et prendre sa défense à la section Lepelletier, où il était arrêté[P 2].

HÉRAULT.

Sauf un point : la divulgation des secrets d’État, que je nie formellement, et que je vous mets au défi de prouver, tout le reste est exact. Je le reconnais hautement.

LE PRÉSIDENT.

Quelle explication en donnez-vous ?

HÉRAULT.

Aucune explication. J’avais des amis. Nulle volonté d’État ne pouvait m’empêcher de les aimer et de les aider dans le besoin.


LE PEUPLE.
  1. Une fille. — Ah ! il est bel homme !
  2. En v’là un aristo !

    Une tricoteuse. — C’est encore un faraud de l’ancien régime !