La Liberté conspire contre la Liberté ! Danton conspire contre Danton ! — Scélérats !… Regardez-moi en face. La Liberté, elle est ici ! Il prend sa tête entre ses mains. Elle est dans ce masque pétri par sa sauvage empreinte ; elle est dans ces yeux incendiés par ses flammes volcaniques ; elle est dans cette voix, dont les mugissements font trembler les palais des tyrans jusque dans leurs fondements. Prenez ma tête, clouez-la au bouclier de la République. Elle fera encore, comme Méduse, tomber morts d’effroi les ennemis de la Liberté[P 1].
Je ne vous demande point voire éloge, mais votre défense.
Un homme comme moi ne se défend pas : mes actions parlent d’elles-mêmes. Je n’ai rien à défendre, rien à expliquer. Il n’y a rien de caché dans ma vie. Je ne m’entoure point de mystères, pour forniquer avec une vieille femme, comme Robespierre[P 2]. Ma porte est grande ouverte, il n’y a point de rideaux à mon lit ; la France entière sait quand je bois et quand je fais l’amour. Je suis peuple : mes vices et mes vertus appartiennent au peuple ; je ne lui voile rien. Je me montre au monde, le ventre nu[P 3].
Danton, ce langage impudent outrage la justice. L’ignominie de vos expressions montre la bassesse de votre âme. La modération est le propre de l’innocence, et l’audace celui du crime.
- LE PEUPLE.