Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
253
DANTON

Ma voix remuera Paris jusque dans ses entrailles. La lumière ! la lumière[P 1] !

LE PRÉSIDENT.

Silence !

LE PEUPLE.

Les témoins ![P 2]

Les juges s’effarent.
FOUQUIER-TINVILLE.

Il est temps de faire cesser ce débat scandaleux ; je vais écrire à la Convention[P 3], lui transmettre votre requête : nous lui obéirons.

Le peuple applaudit. — Fouquier et Herman se consultent, écrivent, lisent à voix basse ce qu’ils ont écrit.
CAMILLE, exultant.

Ah ! la cause est gagnée !

DANTON.

Nous allons confondre ces gueux ; vous allez les voir écroulés, le nez dans leur ordure[P 4]. Si le peuple français est ce qu’il doit être, je vais être obligé de demander leur grâce.

PHILIPPEAUX.

La grâce de ceux qui veulent notre mort !

CAMILLE, gaiment.

Bah ! nous nommerons Saint-Just maître d’école à Blérancourt, et Robespierre marguillier à Saint-Omer[P 5].


LE PEUPLE.
  1. La lumière ! — L’agitation de la foule, qui n’a cessé de monter en un crescendo formidable, depuis le premier appel de Danton à ses témoins, éclate en une tempête de cris et de bravos, qui couvre toutes les paroles.
  2. Tous ensemble, sur un même rythme furieux : Les témoins ! Les témoins ! — David et ses amis qui protestent, sont malmenés.
  3. Ah !
  4. Quelques rires. Conversations et discussions dans la foule.
  5. Quelques rires.