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LE 14 JUILLET

L’OUVRIER.

On ne te soupçonne pas. Apaise-toi. Nous avons trop à faire pour nous quereller entre nous. On te demande d’où tu tiens ces renseignements.

GONCHON.

Je n’admets point qu’on me questionne. Je sais ce que je sais. J’ai mes informations.

UN AUTRE OUVRIER, au premier.

Laisse-le, c’est un bon, un avale-dru.

UN BOURGEOIS.

Qu’allons-nous faire, mon Dieu ?

UN ÉTUDIANT.

Aux portes ! Tous aux portes ! Empêchons-les d’entrer.

UN BOURGEOIS.

Comme si l’on pouvait empêcher d’entrer — (de pauvres gens comme nous, sans armes, sans habitude de la guerre) — les meilleures troupes du royaume !

UN AUTRE.

Eh ! ils sont entrés déjà ! Nous avons là cette Bastille, ce chancre installé dans notre corps, qui nous ronge, sans qu’on puisse l’extirper.

UN OUVRIER.

Ah ! la gueuse ! Qui nous en délivrera ?

UN ÉTUDIANT.

Ils y ont encore fait rentrer une compagnie de Suisses, aujourd’hui.

UN AUTRE.

Ses canons sont en batterie sur le faubourg Saint-Antoine.