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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION
QUESNEL.
Appelle-moi citoyen. — Tu as été envoyé par l’état-major de Prusse pour porter des lettres secrètes ?
LE PAYSAN.
Oui, citoyen, j’ai tout avoué, j’ai tout avoué.
QUESNEL.
Qui t’a chargé d’une lettre pour le citoyen commandant d’Oyron ?
LE PAYSAN.
J’ai tout dit, je vous jure ; je ne sais rien de plus, rien de plus que ce que j’ai dit à M. le commandant.
QUESNEL.
Quoi ?
TEULIER.
Quel commandant ?
LE PAYSAN, méfiant.
Est-ce que… ?
QUESNEL.
Eh bien ?
LE PAYSAN.
Est-ce qu’il ne vous a… rien…
QUESNEL.
Vas-tu parler ?
Le paysan, après les avoir bien regardés, de ses yeux peureux et rusés, prend une expression fausse et fermée.
LE PAYSAN.
Mais rien ; je n’ai rien à dire.
Teulier observe attentivement l’espion qui baisse les yeux.
QUESNEL.
C’est le major de Zastrow lui-même, qui t’a remis la lettre pour d’Oyron ?