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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

HOCHE.

J’ai lu ses livres.

HULIN.

Tu as du temps à perdre. Où les as-tu trouvés ?

HOCHE.

Je les ai achetés avec le produit de ces gilets, qu’il me reprochait.

HULIN, le regardant.

Montre un peu. Qu’as-tu là ? tu t’es encore battu ?

HOCHE.

Ma foi, oui.

HULIN.

Sauvage ! Où as-tu attrapé cela ?

HOCHE.

Place Louis XV. Je passais. L’arrogance de ces Allemands, campés dans mon Paris, m’a porté sur les nerfs. Je n’ai pu m’empêcher d’aller leur rire au nez. Ils sont tombés sur moi, toute une bande. Le peuple m’a dégagé. Mais j’en ai toujours salé un ou deux, pour ma part.

HULIN.

Voilà une belle équipée ! Cela te coûtera cher.

HOCHE.

Bah ! — Rends-moi un service, Hulin. Lis-moi cette lettre.

HULIN.

Une lettre à qui ?

HOCHE.

Au Roi.

HULIN.

Au Roi ? Tu écris au Roi, toi ?

HOCHE.

Pourquoi n’écrirais-je pas au Roi ? Il est fils d’Adam comme moi. Si je puis lui donner un bon conseil, pourquoi me serait-il défendu de le lui donner, et à lui de le suivre ?