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LE 14 JUILLET
la foule. — Grand silence bourdonnant et solennel, d’où s’élèvent, de distance en distance, des acclamations qui parcourent tout le cortège en même temps, comme des frissons, et se taisent en même temps.
HOCHE, montrant le peuple à Hulin.

Eh bien, Hulin, es-tu convaincu maintenant ?

HULIN.

C’est absurde… Cette foule en désordre, qui va attaquer une armée… Ils vont se faire massacrer. Cela ne rime à rien. — Il suit la foule.

HOCHE.

Où vas-tu ?

HULIN.

Avec eux, naturellement.

HOCHE.

Vieux camarade, ton instinct est meilleur que ta tête.

HULIN.

Voyons, tu comprends cela, toi ? Tu sais où va ce peuple d’aveugles ?

HOCHE.

Ne t’inquiète pas de comprendre. Il sait, il voit pour toi.

HULIN.

Qui ?

HOCHE.

L’Aveugle

Roulement lugubre du tambour qui s’éloigne. Le peuple défile lentement. — Silence.