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LE 14 JUILLET

LE MAÇON.

J’ai beau faire. Je la sens là. C’est comme si quelqu’un se tenait derrière moi, le poing levé sur ma tête, prêt à m’assommer. — Bon Dieu !

UN VIEUX BOURGEOIS.

Il a raison : nous sommes guettés par ses canons. À quoi sert ce que nous faisons ? D’un revers de la main, elle abattra tout cela comme un château de cartes.

LE MENUISIER.

Mais non, mais non.

LE MAÇON, montrant le poing à la Bastille.

Coquine ! — Ah ! quand est-ce qu’on en sera débarrassé ?

LE MENUISIER.

Bientôt.

PLUSIEURS.

Tu crois ? — Comment ?

LE MENUISIER.

Je ne sais pas, moi. Mais cela sera. Courage ! Allons ! Il n’y a si longue nuit, qui n’aboutisse au jour. — Ils travaillent.

L’APPRENTI.

En attendant, on n’y voit guère.

LE MENUISIER, criant aux fenêtres.

Hé ! là-haut ! — Hé ! les femmes ! Soignez vos lampions ! Nous avons besoin d’y voir, cette nuit.

UNE FEMME, à une fenêtre, rallumant des chandelles.

Eh bien, cela avance-t-il ?

LE MENUISIER.

Il y en a plus d’un qui y laissera sa carcasse avant qu’ils passent.

LA FEMME.

Viennent-ils bientôt ?