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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

DESMOULINS.

Un fort pour vous défendre.

Ils se regardent avec des yeux riants.
LUCILE.

Je ne peux pas rester. Mes parents sont à côté.

DESMOULINS.

Encore un peu !

LUCILE.

Plus tard. Quand tout le monde sera couché, et qu’ils seront partis. Même jeu. Lucile prête l’oreille aux bruits de la maison.

On m’appelle. Attendez-moi.

Elle lui envoie un baiser et disparaît.
LE MAÇON, regardant la barricade.

Là ! Voilà qui est fait, — et bien fait, j’ose le dire. Il ne manque plus qu’un bouquet sur le faîte.

LE MENUISIER, frappant sur l’épaule de Desmoulins.

Ne travaille pas trop ; tu attraperas la pleurésie.

DESMOULINS.

Chacun son ouvrage, camarade. Après tout, si cette barricade est debout, c’est ma voix qui l’a fait lever.

LE MAÇON.

Que chantes-tu là ?

LE MENUISIER.

C’est de la voix que tu travailles ?

DESMOULINS.

Aucun de vous n’était-il au Palais-Royal, hier ?

LA FOULE.

Au Palais-Royal ? — Attends donc ! — Est-ce que tu serais le petit qui nous a appelés aux armes, qui a donné la cocarde ? C’est toi monsieur Desmoulins ? — Sacrebleu ! que c’était beau ! comme tu as parlé ! J’en ai pleuré comme