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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

On consent à s’en aller, et à ne pas discuter les ordres du Comité, quoiqu’ils soient imbéciles. Il faut de la discipline, quand on est en guerre ; et on se soumet. Mais, si on touche une pierre à notre fortification, on te casse la figure, à toi, et à tes singes.

LE PEUPLE.

Démolir notre barricade !

GONCHON.

Qui parle de la démolir ? Sommes-nous des maçons ? Nous avons autre chose à faire. Au large !

LE MAÇON, menaçant.

On s’en va, mais tu as compris ?

GONCHON, avec aplomb.

J’ai dit qu’on n’y toucherait pas ; et personne n’y touchera. Pas de réplique !

Les travailleurs de la barricade se dispersent. Desmoulins s’attarde.
GONCHON.

Est-ce que tu n’as pas entendu, toi ?

DESMOULINS.

N’y a-t-il pas de privilèges pour les amis, Gonchon ?

GONCHON.

C’est toi, damné bavard ? — Arrêtez ce drôle !

ROBESPIERRE, entrant.

Sacrilège, qui ose porter la main sur un fondateur de la Liberté !

DESMOULINS.

Ah ! Robespierre ! — Merci.

GONCHON, lâchant Desmoulins.

À part. Un député ! au diable ! — Haut. C’est bon. Je suis chargé de défendre l’ordre. Je maintiendrai l’ordre malgré tout.