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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

VINTIMILLE.

Pourquoi non ? Quelque chose qui fît du bruit.

HULIN.

Et si l’on commençait par vous ?

VINTIMILLE.

Quelle idée !

HULIN.

Savez-vous qu’il m’en prend envie, en ce moment ?

VINTIMILLE.

Non.

HULIN.

Ne me mettez pas au défi !

VINTIMILLE.

Eh non ! tu ne le feras pas, mon bon. Tu es honnête.

HULIN.

Qu’en savez-vous ? Je l’ai dit, je me suis vanté.

VINTIMILLE.

Mais non ; c’est maintenant que tu te vantes. Quand tu ne l’aurais pas dit, tu ne saurais être autrement ; cela se lit sur ta face.

HULIN.

Et cela m’empêche-t-il de vous arrêter, si je veux ?

VINTIMILLE.

Assurément. Il faut bien payer son honnêteté par quelques sacrifices. Que penserais-tu de toi-même, Hulin, si tu me trahissais ? Ne perdrais-tu pas à tout jamais ce bien inappréciable : ta propre estime ? Il n’est pas si facile que tu crois de se passer de scrupules. Tu te vantes, je te dis : tu es un honnête homme. — Adieu.

Il s’éloigne.
HULIN.

Il se moque de moi. Il me connaît. — C’est vrai. Les ca-