Page:Le Tombeau de Théophile Gautier, 1873.djvu/146

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ODE





Je te salue, ô Maître,
Qui, charmé de connaître
L’idéal le plus beau,
     Vas au tombeau,

Au grand tombeau nocturne
Où, dans les flancs de l’urne,
Veille pour le devin
     Un sombre vin.

Heureux qui, dans l’ivresse,
Paisible et vengeresse,
Que tu goûtes dès lors,
     Sublime, dors.

Le siècle qui s’écroule,
Épouvantable, roule
Ses fracas de vapeurs
     Parmi nos peurs.