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ODE
Quelle fleur, ô mort, quel joyau, quel chant,
Quel vent, quel rayon de soleil couchant,
Sur ton front penché, sur ta main avide.
Sur l’âpre pâleur de ta lèvre aride,
Vibre encore et luit ?
Ton sein est sans lait, ton oreille est vide.
Ton œil fait de nuit.
Ta bouche est sans souffle et ton front sans ride ;
Mais l’éclair voilé d’une flamme humide.
Flamme éclose au cœur d’un ciel pluvieux,
Rallumé ta lèvre et remplit tes yeux
De lueurs d’opale ;
Ta bouche est vermeille et ton front joyeux,
Ô toi qui fus pâle.
Comme aux jours divins la mère des dieux,
Reine au sein fécond, au corps radieux.
Tu surgis au bord de la tombe amère ;