UNE RÜR DE YUN-NAN-SEN. — DESSIN DE GOTORBE.
A TRAVERS LE YUN-NAN ET DU YUN-NAN AU TONKIN, PAR LE KOUEI-TCHÉOU ET LE KOUANG-SI, Par M. le VICOMTE DE VAULSERRE.
I
SÉJOUR A YUN-NAN-SEN Rencontre de M. Leclère à Tali-Fou, — Mon adjonction à la mission française des chemins de fer de pénétration en Chine. — Description du Kao-Ti-ITan, — Révolution de Pékin. — Arrivée de M. Monod. — Nouvelles de France, — La guerre d’Espagne. — Qualités d’un interprète. — La tour d’un général victorieux, — Le Jac de Yun-Nan-Sen. — Insurrections au Yun-Nan et au Se-Tchouen. — Visite au Nié-Taï. — L’administration provinciale en Chine. — La pagode en cuivre,
RE C le 28 novembre 1898 que j’arrivais à Yun-Nan-Sen, treize jours après avoir quitté Tali-Fou et franchi les 880 kilomètres
environ qui séparent cette ville de la capitale du Yun-Nan. À Tali, j’avais reçu le plus gracieux accueil du Père provicaire - 1 Le Guilcher, ancien compagnon de Francis Garnier, vétéran des | missions chrétiennes en Chine, qui depuis 1853, malgré les persécutions et les terribles années de l’insurrection musulmane, n’a cessé de
soutenir par son énergie le zèle de ses chrétiens.
| C’est sous son toit hospitalier que je me reposai quelques jours des fatigues de l’exploration que je venais d’exécuter heureusementsur le haut fleuve Bleu, en pleine saison des pluies ; c’est aussi chez lui que je rencontrai pour la première fois M. Leclère, ingénieur en chef au corps des mines, qui, chargé par le ministère des colonies d’étudier les richesses minières des provinces méridionales de la Chine, en vue du prolongement des voies ferrées du Tonkin, venait de parcourir les régions escarpées de Tong-T’chouan-Fou, Houi-Li-Teheou, et du Young-Pé-Tin. Heureuse rencontre, entièrement fortuite, à laquelle je ne pouvais certes pas m’attendre dans cette ville si écartée, où les rares CULTIVATLUR CHINOIS FERTIEISANT £A TERRE, UTOpéens qui y ont passé peuvent encore se compter. L’un et l’autre, DESSIN DE MIGNON. nous devions regagner Yun-Nan-Sen : M. Leclère par un détour pour reconnaître dans l’Est de Tali les salines de Hé-Tsin, et moi par la route mandarine, Nous partîimes donc de Tali en prenant des directions différentes au Sud du lac, et quelques jours après nous nous rejoignimes à Kouang-Tong-Hien. Dès lors, nous fimes route ensemble, et sur le chemin
1. Voyage exécuté en 1898-1899. — Texte inédit. — Dessins d’après des photographies rapportées par l’auteur.
TOME Vit, NOUVELLE SÉRIE. 1’* LIV. N° 1, = 5 Janvier 1901.