la crème, des kymys et des viandes leur donne de l’embonpoint.
Ne faisant jamais la guerre, par suite de leur caractère pacifique, ils ne peuvent passer pour des héros ; mais on doit les tenir pour issus de bonne race, vu l’agilité et la vivacité de leurs mouvements, l’affabilité de leurs paroles et leur sociabilité.
Ajoutons qu’ils sont très-intelligents. Il leur suffit de s’entretenir une heure ou deux avec quelqu’un pour connaître ses sentiments, son caractère, son esprit. Ils comprennent sans difficulté le sens d’un discours élevé, et devinent, dès le commencement, ce qui va suivre. Il y a peu de Russes, même des plus artificieux, qui soient capables de tromper un Yakoute des bois.
Le peuple yakoute est le seul qui donne à boire et à manger pour rien aux voyageurs ; et c’est en quoi la bonté des Yakoutes se manifeste clairement. Entrez dans la tente de l’un d’eux, il vous offrira tout ce qu’il a de provisions ; restez-y une semaine, restez-y même un mois, il vous rassasiera toujours, ainsi que votre cheval. Il tient non-seulement pour une honte, mais aussi pour un péché, de recevoir aucun payement en retour de l’hospitalité qu’il vous donne. « C’est Dieu, dit-il, qui donne le boire et le manger, afin que tous les hommes en puissent profiter ; je suis pourvu de vivres, mon voisin ne l’est pas, je dois partager avec lui ce qui vient du Créateur. » Si vous tombez malade dans sa tente, tous les membres de la famille se relayeront pour vous veiller et pourvoir à vos besoins dans la mesure de leurs moyens.
Ils honorent leurs vieillards, suivent leurs conseils et professent que c’est une injustice on un péché de les offenser et de les irriter. Quand un père a plusieurs en-