VOYAGE DANS LES PROVINCES DU NORD DU PORTUGAL,
Ce que nous rencontrâmes en sortant de Guimaraens, en vérité je ne le pourrais dire. Au début de l’étape, la nuit durait encore, sans lune au ciel. Or, on le sait, au moment où le soleil va dorer de ses premiers rayons la crête des montagnes, la cime des grands arbres, l’éclat des étoiles pâlit et tout devient d’un noir opaque, impénétrable, silencieux. Nous nous étions mis en route précisément à cette heure sombre et triste. Un peu plus tard le jour commençait à poindre ; mais la brume était épaisse ; elle se détachait en masses humides des vallons, des coteaux, des herbes, des ajoncs, des forêts, des ruisseaux, des rivières, de partout. À droite, à gauche, nous voyions les chênes rangés sur les bords du chemin, dessinant leurs silhouettes noueuses et tourmentées sur un fond vague, sans formes, sans couleur. Les autres plans se perdaient effacés, sans contours appréciables. Au delà, il n’y avait plus qu’un nuage d’un gris bleuâtre, froid, diffus, monotone, et à mesure qu’il s’élevait pour se perdre dans l’éther, il prenait des teintes nacrées de jaune et de violet. Ainsi, pas de premier plan,
- ↑ Suite. — Voy. page 273.