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Embouchure de l’Amazone.


VOYAGE AU BRÉSIL,

PAR M. BIARD[1]
1858-1859. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS[2].




L’AMAZONE

Départ de Rio. — Bahia. — Pernambouc. — Les passagers. — La Parahyha. — Le cap Saint-Roch. — Seará.

Quelques affaires me forcèrent de séjourner un mois encore à Rio de Janeiro ; mais rien ne pouvait plus m’y distraire : il me tardait d’être en mesure de partir, soit pour l’Europe, soit pour quelque grande excursion sur l’Amazone.

Enfin je devins libre. Un domestique m’était indispensable : on m’offrit un Suisse qui avait déjà fait un grand voyage dans l’intérieur : mais le hasard me servit. autrement : un Français avec qui j’avais fait connaissance eut, de son côté, le désir, avant de revenir en Europe, d’aller visiter le Pará. Je n’avais donc plus rien à souhaiter : j’avais un compagnon et pas de domestique ; c’était tout profit. Nous fîmes de grands projets, par exemple des razzias de tigres : nous étions tous deux bons chasseurs.

Une fois la place retenue à bord du bateau à vapeur le Paraná, j’allai prendre congé de Leurs Majestés, et le 23 juin nous partîmes. Les nombreuses embarcations qui attendaient le vapeur furent forcées de faire une foule de manœuvres dont je ne comprenais pas le sens. Quand ces embarcations étaient sur le point d’atteindre le but désiré, le navire virait de bord, et en quelques tours de roues se trouvait hors de portée. Ce jeu dura plus d’une heure.

Enfin, je dis adieu à la ville de Rio. Mon compagnon et moi avions pu choisir les deux premières places. Lorsque nous voulûmes nous installer dans notre cabine deux individus y étaient déjà : cette première chambre devait contenir quatre personnes. C’était la seule qui

  1. Suite. — Voy. pages 1, 17 et 33.
  2. Tous les dessins joints à cette relation ont été exécutés par M. Riou d’après les croquis de M. Biard.