rurerie et de la menuiserie, et de mine vraiment princière ; de très-jolis magasins, des églises monumentales, trop resserrées il est vrai, en général, pour qu’on puisse les admirer dans leur ensemble. Le monde se presse dans les rues, et beaucoup de gens ont l’air effaré, circonstance qui suffirait à elle seule pour donner un cachet d’originalité à cette ville, au centre du Mexique. Il y a un grand nombre de Vinoterias, de cabarets, où se débitent le mescal et le pulque ; les mineurs sont partout très-altérés.
La fondation de Guanajuato remonte à l’an 1554 ; ce fut vers cette époque vraisemblablement que furent découverts les premiers minerais d’argent par des arrieros, dit-on. Jusque-là, et bien que les Indiens eussent ramassé quelques pépites d’or dans le Cañada de Marfil, avant la conquête, ces montagnes arides étaient demeurées un désert. En 1560 seulement, on attaqua le Vetamadre, ce merveilleux filon, le plus riche et le plus étendu peut-être du globe qui, depuis un siècle, a donné d’incalculables richesses, sans que rien fasse prévoir encore son épuisement. En 1860, un certain Obregon commença à Valenciana une exploration sérieuse du grand filon qui n’avait été que très-superficiellement exploré jusqu’alors. Quelques années plus tard, cet homme, créé comte de Valenciana, était un des plus riches particuliers du monde entier, et la prospérité de Guanajuato était fondée. Sa population s’élevait en 1803, d’après Humboldt, à quarante et un mille habitants dans la ville, et à vingt-neuf mille cinq cents dans les mines d’alentour. La révolution, qui a si durement pesé sur ce district riche, fertile, peuplé d’hommes rudes, indépendants et actifs, a réduit sensiblement. ces chiffres ; les travaux ont été longtemps interrompus. Ils ont été repris depuis, sur une moindre échelle, il est vrai, et la population est au jourd’hui de trente mille âmes pour la ville, vingt mille pour les mines, approximativement. L’État compte sept cent mille habitants, dont cent cinquante mille Indiens, sur une superficie égale à celle d’Aguas Calientes à peu près, ce qui donne environ vingt-deux habitants par kilomètre carré ; c’est le territoire le plus peuplé et le plus riche du Mexique.
(La suite à une autre livraison.)