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M. Victor Langlois et son compagnon Bothros Rok.


VOYAGE DANS LA CILICIE ET DANS LES MONTAGNES DU TAURUS,

PAR VICTOR LANGLOIS[1].
1852-1853.
TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




Court avant-propos géographique et historique.

La Cilicie est entourée de tous côtés par les montagnes du Taurus, sauf dans sa partie méridionale, qui est baignée par les flots de la Méditerranée. C’est une vaste plaine envahie par de nombreux marécages et où l’on trouve rarement quelques collines peu élevées. Dans l’antiquité, les Grecs y avaient fondé des colonies, et tout le littoral, depuis le cap Cavalier à l’ouest jusqu’au golfe d’Alexandrette à l’est, était semé de cités et de bourgades dont les traces sont encore visibles sur une étendue de plus de deux cents kilomètres. Cette contrée renfermait alors une population importante et industrieuse ; elle est aujourd’hui complétement ruinée et n’offre plus aux yeux du voyageur que les décombres de sa splendeur évanouie.

Il ne reste dans toute la Cilicie que deux villes qui aient quelque importance, Tarsous et Adana, et la population actuelle de toute la contrée n’atteint pas le chiffre de cent mille habitants. Les Turcs dominent dans le pays, mais les Turkomans nomades y constituent la partie la plus importante de la population. Cependant dans les villes et dans quelques villages on trouve les descendants des anciens habitants du pays, des Grecs, des Arméniens, des Syriens, mêlés à des Arabes, à des Yourouks et à des Bohémiens (Tziganes).

À l’époque où Alexandre, ayant traversé l’Asie Mi-

  1. Suites — Voy. tome III, page 401. — Tous les dessins de cette livraison ont été exécutés par Grandsire d’après les croquis ou les photographies de M. V. Langlois.