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monne, se fait par immersion ; le néophyte, après être sorti du bain, est frotté d’huile et revêtu d’un bonnet et d’une chemise en calicot blanc. Il est rare que l’on se sépare de cette dernière, qui préserve de tous les dangers ; le docteur Richards sortit sain et sauf du massacre de Carthage parce qu’il était revêtu de cette robe d’innocence. Un petit carré orné de feuilles de figuier brodées ou peintes, et qui simule le tablier maçonnique, est joint au costume. Le baptisé reçoit un nouveau nom, prend un emblème distinctif, et jure par les serments les plus terribles de garder le secret sur tout ce qui vient de se passer.

Le baptême chez les Mormons. — Dessin de David d’après le général Bennet.

Il y a, comme dans toutes les initiations, différents degrés à parcourir ; les grades supérieurs ne seront, dit-on, conférés qu’après l’achèvement du temple.

On trouve encore dans l’enceinte consacrée un puits voisin du Tabernacle, un égout voûté, pratiqué dans la muraille de l’ouest, et contiguë à la porte du levant une petite maison pour le concierge et les gardiens.

C’est M. Truman Angell, un Anglo-Mormon, qui a fait le plan du Temple ; le Milennial Star du 2 décembre 1854 en a publié la description ; divers dessins du futur monument, sans doute copiés d’après les originaux, ont paru à Liverpool ; enfin MM. Hyde et Remy en ont donné l’esquisse. Il est inutile de transcrire ici la description fort longue de cette masse architecturale d’une ordonnance compliquée, syncrétisme de grec et de romain, de gothique et de mauresque, dont la forme n’a pas été révélée comme celle du temple de Nauvoo, mais imaginée par un simple mortel, et qui probablement ne se terminera jamais. Je me bornerai à dire que l’en semble du monument est symbolique, qu’il doit éblouir le spectateur par son ineffable majesté, et je répéterai ces paroles qui terminent le rapport de l’architecte : « Pour le reste, attendez que l’édifice soit achevé ; venez alors et vous verrez. »


    sans proférer une parole, chaque signe distinctement, puis de s’entrelacer les mains et les bras les uns avec les autres. Une fois dans cette position, un des assistants, choisi comme moniteur, s’inclina sur le genou droit, en tenant la main de celui qui se trouvait à la tête du cercle, et commença lentement une invocation dont les termes furent répétés après lui par ses frères.

    « Cette position circulaire, ces expressions abracadabrantes, ces obligations solennelles accompagnées de menaces, de signes, de mots de passe mystérieux, et d’une prière faite en commun, constituent la formule soi-disant la plus agréable à Dieu pour obtenir les grâces demandées. Ainsi placés comme je viens de le décrire, Parley Pratt commença à prier et nous répétâmes lentement ses paroles, appelant les bénédictions du Tout-Puissant sur nos actes d’obéissance, ou ses anathèmes sur nos infractions à la loi. Dès lors, nous étions frères et membres des saints ordres du divin sacerdoce, admis à la pleine participation du privilége de la fraternité ; nous reconnaissant à des signes certains, et pourvus à jamais d’un vêtement qui nous servait d’égide et de souvenir incessant, liés les uns aux autres par des secrets terribles ; enchaînés au saint ministère par d’affreux serments. Nous avions maintenant