Page:Le Tour du monde - 07.djvu/220

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sée en pierres de taille conduit du Nil à un grand pylône. Derrière les vastes propylées couchées à terre, se tient encore, avec ses portes et ses murs d’appui, la façade du pronaos, chargée de sculptures où abonde l’emblème du Soleil. Dans le naos, les yeux sont attirés par d’éclatantes peintures ; autour du sékos s’entremêlent des escaliers et des couloirs spacieux. Enfin une double enceinte de blocs énormes entoure le temple comme une forteresse. Pour cadre à ce tableau grandiose, une terre sauvage, montueuse, un fleuve impétueux qui se brise et se précipite dans les gorges de Taphis que nous avons remontées à grand’peine ; au pied des ruines, un village rampant, triste, où tous les ans la conscription se fait à coups de fusil. C’est là que florissait l’antique Talmis, par la grâce de son dieu Mandou-Ra, fils d’Horus et d’Isis, troisième et première personne de la triade suprême, nom de Kons et d’Ammon, clef de voûte de toute la mythologie égyptienne.

Kartas.

Le temple de Dandour a été construit par Auguste ; la belle époque est loin de nous, et la position des ruines au-dessus du Nil fait plus pour elles que le style des bas-reliefs. L’hémispéos de Ghirch-Hussein se compose d’un avant-corps presque disparu et de trois salles souterraines où se voient, à la lueur des torches, les statues et les emblèmes de Phta, le feu central ou le mouvement universel. Des portes latérales conduisent dans des pro-