CHASSES EN AFRIQUE.
DE PORT-NATAL AUX CHUTES DU ZAMBÈSE,
Lorsque dans une hutte sauvage ou au fond d’un chariot, j’écrivais à mon frère les pages suivantes, quelquefois avec de l’encre, souvent au crayon, fréquemment avec un mélange de poudre et de thé, ou de café, j’étais loin de penser qu’elles seraient un jour imprimées. Si maintenant je me décide à les publier, ce que je fais avec défiance, c’est pour répondre aux sollicitations de mes amis, et tenir la promesse que j’en ai donnée à ceux qui, dans le Natal, ont vu avec intérêt mes courses d’abord restreintes, s’étendre graduellement jusqu’au Zambèse, sur un espace de deux mille milles à peu près inexplorés.
L’hospitalité que j’ai reçue depuis mon retour en Angleterre, et mon aversion naturelle pour un travail suivi, me rendent peu capable de racheter par la forme, l’inévitable monotonie d’un journal de chasse, et l’égoïsme apparent d’un homme qui raconte un voyage où il était seul ; enfin, d’autres chasseurs ont parcouru cette région avant moi, et je n’ai pas le bénéfice de la priorité. Je me présente néanmoins au public avec l’espoir, si je retourne dans mon pays d’adoption, de reprendre mes courses à l’endroit où je les ai laissées, et
- ↑ Extraits du livre publié à Londres, chez Richard Bentley, en 1863 : African hunting.