Page:Le Tour du monde - 10.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traire, dans les années particulièrement pluvieuses ou neigeuses, la source, sans rien perdre de sa température, subit de véritables crues. En un mot, son histoire est la même que celle de Tamina, dont elle n’est qu’un filet momentanément égaré, et, il faut le dire, heureusement égaré.

Outre la température et les propriétés électriques, très-imparfaitement définies jusqu’à présent, dont l’eau se charge durant son passage à travers les masses profondes, elle y dissout, grâce aux deux modifications physiques dont nous venons de parler, combinées avec l’énorme pression atmosphérique à laquelle elle se trouve soumise dans la partie inférieure de son cours, une certaine quantité de substances minérales empruntées aux roches avec lesquelles elle se trouve en contact ; et les propriétés thérapeutiques dont jouissent ces substances se trouvent surexcitées par suite des conditions dans lesquelles leur dissolution s’est opérée. Si leur vertu est grande, leur masse n’est cependant pas considérable. Dix litres d’eau, évaporés avec soin, donnent un résidu pesant 29 décigrammes, c’est-à-dire à peu près du même poids qu’une pièce de 50 centimes. La composition de ce résidu est celle qui est indiquée dans la note ci-après (p. 126), d’après des recherches faites en 1841 par M. le professeur Löwig, sur la demande du gouvernement de Saint-Gall qui avait voulu savoir s’il existait une différence appréciable entre l’eau prise à la source et l’eau prise aux bains de Ragaz. L’analyse chimique démontre que la composition demeure identique, et que la seule différence consiste dans une légère diminution de température.

Portes des sources, à Pfäfers.

Bien que les eaux jaillissent du milieu de couches cal-