Page:Le Tour du monde - 10.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rivière Sarah-Ghéné (hodiè Sarayacu), affluent de gauche de l’Ucayali, une nation autrefois florissante et dont le type, l’idiome, les vêtements, les us et les coutumes, étaient communs à six tribus voisines qui paraissaient s’être détachées d’elle à une époque qu’on ne pouvait raisonnablement préciser. Cette nation était celle des Panos.

Primitivement descendue des contrées de l’Équateur par la rivière Morona, elle s’était fixée d’abord à l’entrée du rio Huallaga, ou paraît s’être opérée sa division en tribu. Plus tard, à la suite de démêlés avec les Indiens Xébéros de la rive gauche du Tunguragua-Marañon, elle avait abandonné ce territoire, erré longtemps à travers les plaines du Sacrement et était venue enfin s’établir à cinquante lieues sud sud-est de ses premières possessions, dans le voisinage de la rivière Ucayali, connue alors sous le nom de Paro.

Indien Remo.

Bien que cette nation, dans ses migrations du nord au sud, n’eût jamais dépassé le 8e degré, ni eu de contact ou de relations par l’intermédiaire des Chontaquiros et des Antis, avec les populations de la Sierra, dont son type d’ailleurs différait essentiellement, tout, chez elle, usages, coutumes, vêtement, pratiques du culte, rappelait les traditions du Haut-Mexique, que les peuples Collahuas, les Aymaras et plus tard les Incas, avaient importées dans cette Amérique.

Paul Marcoy.

(La suite à la prochaine livraison.)