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Page:Le Tour du monde - 11.djvu/268

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quatre à dormir dans le palais du général qui commande la province d’Omsk, fort belle résidence meublée avec le plus grand luxe, mais où il n’y a qu’une seule petite chambre à alcôve dans laquelle la femme du gouverneur et sa fille couchent sur deux misérables lits en fer. Il ne faut pas s’attendre à mieux dans toute la Sibérie.

« Omsk, à l’instar de Paris, transforme un bois de son voisinage arrosé par l’Om en bois de Boulogne avec lacs, cascades et rocailles : c’est tout ce que j’ai vu de remarquable. La vieille forêt valait mieux.

« En quittant Omsk, nous traversons en bac l’Irtyche, un des trois grands fleuves de la Sibérie. Il m’a paru moins large que l’Yéniséï.

Tour de l’église, à Moscou. — Dessin de Thérond d’après une photographie.

« Dans la nuit du 22, il nous faut franchir, près d’Abatskaïa, la rivière Ichim, un de ses principaux affluents. Là se termine la chaîne d’Ichim qui s’étend pendant près de quatre cents verstes depuis les frontières du Midi. On appelle ainsi des tours ou fortins en bois espacés régulièrement, qui jadis protégeaient le pays contre les incursions des Khirghis et des Kalmouks. Depuis que les Russes n’ont plus rien à craindre des nomades qu’ils ont soumis, ces fortifications primitives sont délaissées et tombent en ruines.

« À dater de Novozaimsk, nous commençons à sortir de ces steppes infinies ou nous sommes entrés depuis Krasnoiarsk ; le pays devient un peu accidenté, et les coteaux sont couverts de forêts.

« Hier et aujourd’hui nous avons eu des chaleurs excessives ; le thermomètre est monté dans la journée jusqu’à trente-deux degrés centigrades. Ce n’est pas la peine de voyager dans un pays dont le nom est synonyme de froid.

« Tioumen, où j’écris ces mots est une ville assez