Page:Le Tour du monde - 12.djvu/224

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gène, de grandes fortunes commerciales ; mais plusieurs grands tudjar de Khartoum, les Lagat, les Bisseli, les Abd-el-Amid et autres, y ont des maisons de commerce et y passent plus ou moins longtemps durant la saison des affaires. La grande corporation des Hadarba de Saouakin y a aussi ses comptoirs : elle opère sur l’ivoire et la poudre d’or, comme les grandes maisons précitées.


Tessouirat de Sagadi. — Dessin de Eugène Ciceri d’après un croquis de M. G. Lejean.

Je ne restai à Ouad Medinè que le temps nécessaire pour louer de nouveaux chameaux, et je me mis en marche pour Sennâr à travers un pays plat, fertile, très-habité, semblable à celui que j’ai décrit après Fadassi. Une marche forcée de dix heures me mena le premier jour à Am-Sougra (Abou-Sugra des cartes), sur un coude du fleuve Bleu. J’en repartis le lendemain une demi-heure avant le lever du soleil, et je marchai non plus dans les terres cultivées, comme la veille, mais dans une épaisse ràba, qui ne s’ouvrit que sur le soir, pour me montrer, dans une plaine semée de villages nombreux, la silhouette terreuse d’une énorme ville qui s’allongeait au bord du fleuve. C’était Sennâr.

G. Lejean.

(La suite à la prochaine livraison.)