Page:Le Tour du monde - 12.djvu/292

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avec des poudres de diverses couleurs et le décor est changé tous les jours. Matin et soir, elle sort entourée d’un chœur de femmes. Cette promenade, qui n’est d’abord qu’un tour de village, devient graduellement une course de plusieurs lieues ; le soir elle danse au tamtam. De temps en temps le féticheur vient la regarder dans un miroir pour suivre l’effet de la médication, et il ne la fait cesser que lorsqu’il a remarqué une amélioration qui manque rarement. Souvent le sujet retombe malade et le féticheur reconsulte les esprits ; il déclare quelquefois qu’il faut la mort de l’empoisonneur ; d’autres fois il prévoit tant de difficultés qu’il demande


Le roi Kringer et sa famille. — Dessin de A. Gilbert d’après une photographie de M. Gauvin, médecin de la marine.


pour la guérison un prix exorbitant et inacceptable. » (Revue coloniale, année 1855.)

Comme le fait remarquer M. Ricard, voilà une médication, qui, par un système gradué d’exercice et par l’abondance des sueurs qu’elle provoque, peut en effet exercer une influence avantageuse sur certaines affections chroniques. Mais elle n’est pas applicable à toutes les maladies, et il est constant que dans plus d’un cas difficile l’oganga réussit par l’application de remèdes dont il se garde bien d’ailleurs de nous dévoiler la nature. Je n’ai jamais été à même de suivre régulièrement un de ces docteurs noirs à l’œuvre, mais si j’ai plus d’une fois constaté leurs insuccès, j’ai vu aussi des réussites heureuses et difficiles.