Page:Le Tour du monde - 12.djvu/404

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elles veulent, elles les mettent sur leur tête et s’en couvrent le visage. »

Mais si leur jupe s’est allongée, les dames de Cadiz n’en sont pas moins habiles à laisser apercevoir un pied d’enfant, étroit et cambré ; un de ces pieds qui ont donné naissance à la vieille formule : Beso a vmd los pies.

Une des particularités de Cadiz, c’est le grand nombre de confiterias qu’on rencontre dans les rues de la ville ; les sucreries les plus variées y abondent, depuis les cabellos de angel, espèce de confiture qui s’étire comme la blonde chevelure d’un ange, jusqu’aux esponjados ou azucarillos, biscuits longs et poreux qu’on met fondre dans l’eau pour la sucrer. Toutes ces chatteries font les délices des Andalouses, et si nous en croyons encore


La Cartuja de Jerez. — Dessin de Gustave Doré.


Mme d’Aulnoy, elles tiennent ce péché mignon de leurs aïeules, qui avaient aussi un goût des plus prononcés pour les sucreries :

« Il y a de vieilles dames qui, après s’être crevées d’en manger, ont cinq ou six mouchoirs qu’elles apportent tout exprès et elles les emplissent de confitures ; bien qu’on les voie, on n’en fait pas semblant ; l’on a l’honnêteté d’en aller prendre tant qu’elles veulent et même d’en aller quérir encore.

« Elles attachent ces mouchoirs avec des cordons tout autour de leur sacristain (on appelait ainsi une espèce de panier ou vertugadin) : cela ressemble au crochet d’un garde-manger où l’on pend du gibier. »

Parmi les femmes de Cadiz, il ne faut pas oublier les