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Page:Le Tour du monde - 15.djvu/305

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Entrée de la légation américaine à Yédo — Dessin de Thérond d’après une photographie.


LE JAPON,


PAR M. AIMÉ HUMBERT, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE[1].


1863-1864. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


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Les légations à Yédo (suite).

La plus ancienne des résidences étrangères de Yédo est celle d’Akabané, dans le quartier d’Asabou. Le gouvernement japonais en avait fait, en 1858, le caravansérail des ambassadeurs. Ils y trouvaient le gîte, sans ameublement ni autre confort que les nattes et les châssis indigènes. C’est là que sont descendus, tour à tour, M. Donker-Curtius, l’amiral Poutiatine, le baron Gros, le comte Eulenbourg. Depuis 1861 cependant, l’Akabané, si je ne fais erreur, est demeuré désert. Je ne suis pas même bien sûr qu’il existe encore : le feu a dévoré quelques centaines de maisons dans cette partie du quartier d’Asabou ; j’y distinguai un petit nombre de vieilles toitures confondues parmi des échafaudages fraîchement dressés ; l’on s’empressait de tracer de nouvelles rues sur les cendres des anciennes, et, selon l’usage du pays, une enceinte de planches dissimulait aux regards les travaux des ouvriers et le spectacle du désastre qu’ils réparaient.

La légation américaine occupait, dans le voisinage, la bonzerie de Djemfkousi. Quand je la visitai, il n’en restait debout que le temple, la campanille et quelques dépendances. Tout le reste avait été rasé au niveau du sol par un autre incendie, accompagné de travaux de démolition et de sauvetage dont je pus apprécier l’efficacité, en remarquant, par exemple, que les livres arrachés aux flammes avaient été mis en sûreté dans l’étang du jardin.

La légation française du Saïkaïdji, située à dix minutes au nord du Tjoôdji, dans une admirable position, d’où l’on découvre une grande partie de la ville et de la

  1. Suite. — Voy. p. 289.