versé l’oued Ntalglough je commençai à m’élever dans
la montagne par des pentes plus ou moins douces ou
accidentées, mais toujours en progression. À Taourirt-Aden,
on compte déjà quatre cent soixante-quatre mètres ;
à Ait-Yaich, nous en trouvâmes sept cent vingt
cinq ; passant par Ait-Mansour, et Tizi-Terga, nous
constatâmes à Igoulfan neuf cent quarante-huit mètres,
et enfin neuf cent quarante-trois à Mahmoud. On voit
à Tizi-Terga un canon de bronze à six pans, long de
deux mètres cinquante centimètres, avec un calibre
Maison des marabouts et mosquée, à Koukou. — Dessin du commandant Duhousset.
de huit centimètres. Il porte une double croix incrustée,
sans inscription. Ce curieux spécimen d’artillerie est
probablement à la même place depuis la fin du dix-septième
siècle, époque où, suivant la tradition, un
bey turc l’abandonna après avoir attaqué en vain les
Beni-Fraouçen, et échoué dans une tentative contre
Koukou.
Élections à Koukou (grande Kabylie). — Dessin du commandant Duhousset.
Dans un grand nombre de passages, la route, très-peu praticable pour les hommes, est d’autant plus périlleuse pour les chevaux. Mon guide, piéton de la montagne tenait fort peu compte des résistances que m’opposait ma monture dans d’étroits sentiers coupés de grosses racines et de crevasses, et semés à l’improviste d’accidents à pic de près d’un mètre de hauteur. Je n’atteignis Mahmoud qu’à dix heures. Mon homme se félicitait d’avoir pris la traverse ; pour moi, j’étais rompu et je ne me réconfortai que grâce à un bon déjeuner champêtre, qui se ressentait de l’abondance