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Page:Le Tour du monde - 17.djvu/188

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— Non, non, ne touche à rien, je te prie, je veux esquisser tout cela tel quel. »

Le paysan sortit, et rentra bientôt avec l’inspecteur qui, à son tour, se mit à me questionner :

« Que faites-vous là, monsieur ?

— Comme vous le voyez, je dessine cette maisonnette.

— Permettez-moi de vous demander pourquoi.

— Mais, mon Dieu ! pour rien, pour me distraire ; je la mets sur mon album comme simple souvenir.

— Permettez, soyez assez bon pour n’en rien faire.

— Pourquoi donc ?

— Veuillez remarquer que cette cabane ne sert aux voyageurs que momentanément ; la station sera bientôt reconstruite.


Bohémien de Mozdock.

— Mais je vous assure qu’il m’importe peu que votre station soit construite ou non ; c’est comme passe-temps que je dessine.

— Soyez bon alors, n’écrivez pas ; ce désordre que vous remarquez n’est que fortuit, la construction de la nouvelle station…

— Que le diable vous emporte ! »

Et, pour me débarrasser d’eux, je fermai mon album, et je vis en même temps que les chevaux étaient prêts. En route, le iamschtick me donna la clef du mystère : ils m’avaient pris pour un inspecteur des stations voyageant incognito.

Qu’est-ce que les Bohémiens ? D’où sortent-ils ? Bien d’autres que moi n’ont pu le dire, et je ne me charge point de jeter la lumière sur des questions restées obscures pour les savants. Le fait est qu’on les trouve répandus dans la plus grande partie de l’Europe et de l’Asie. En tout cas il faut remarquer que leur physionomie offre un type tout à fait exceptionnel, qui les