qui l’égayent en le singularisant. Alexandre VI paracheva cette restauration et, par un passage pratique dans le mur de la cite Léonine, il mit le château Saint-Ange en communication avec le Vatican. Cette idée fut profitable en 1527 à Clément VII, lorsqu’il lui fallut, pour se soustraire aux hordes déchaînées du connétable de Bourbon, demander un asile inviolable aux murailles épaisses du château Saint-Ange.
Avant d’y pénétrer, rappelons pourquoi lui fut donné ce nom que le temps a consacré.
En l’année 590, comme saint Grégoire le Grand,
récemment appelé au pontificat par le peuple et les
évêques, s’affligeait des maux de ses ouailles qu’une
peste décimait, il ordonna une procession générale
au tombeau de saint Pierre, pour demander par cette
intercession l’éloignement du fléau. Cette procession,
Vicolo Sterrato. — Dessin de H. Clerget d’après une photographie.
le pape Grégoire la guida, marchant les pieds nus.
Comme elle traversait le Tibre sur le pont Ælius bâti
par Adrien, pont qui existe encore et fait face à son
mausolée, tout à coup, au-dessus de ce môle, Grégoire
vit sortir des nuées et apparaître, symbole d’espérance,
le radieux archange saint Michel. Dix-huit ans
après, Boniface IV, qui sauva le Panthéon d’Agrippa
en le dédiant à tous les martyrs, érigea sur le môle
d’Adrien en mémoire de cette apparition une chapelle
à saint Michel archange. Ainsi ce n’est pas, comme
l’ont répété nos Itinéraires d’après les Guides anglais,
ce n’est nullement à raison de la statue de bronze placée
là-haut par Benoît XIV que le môle est devenu le
Castel Sant’ Angelo. La première lecture venue aurait
montré qu’on le nommait ainsi depuis mille ans.
Deux siècles avant Benoît XIV, le cardinal Tiberio