Temple d’Antonin et de Faustine. — Dessin de H. Clerget d’après une photographie.
ROME,
III (suite).
Désignés d’office pour plaider devant le saint-père,
les deux avocats furent d’une éloquence entraînante :
rappelant les abominations de François Cenci deux
fois arraché à la justice et le meurtre probable de ses
fils, Farinacci en conclut que ce monstre avait dû se
créer bien des ennemis et susciter contre lui plus
d’un vengeur : il sut convaincre, attendrir à un tel
point que le pape quitta l’audience profondément
ému.
On s’attendait à une grâce lorsque, troisième incident fatal, la cause étant pendante, un jeune marquis de Santa-Croce assassina sa mère…
Le pape se crut-il averti par le ciel et appelé à la rigueur ? Toujours est-il qu’il resta inflexible, et qu’ayant gracié Bernardino dont l’innocence était flagrante, il donna l’ordre de hâter l’exécution, en faisant assister le jeune fils des Cenci à la boucherie de sa famille. L’agonie judiciaire de ces malheureux avait duré un an.
Ils devaient être immolés le 8 septembre 1599 ; mais c’était la fête de la sainte Vierge : ce fut Beatrice qui s’en avisa et qui, pour que le jour de la madone ne fût pas souillé de sang, implora un sursis de quelques heures ; acte de pitié qui la rendit plus intéressante encore.
Le 9 au matin, pour s’éloigner du lieu du supplice, le pape Aldobrandini quitta Rome ; il passa devant le château Saint-Ange, sur ce point qu’allaient bien-
- ↑ Suite. — Voy. pages 353, 369 et 385.