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Page:Le Tour du monde - 17.djvu/65

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Types et coiffures de Bambaras (Voy. p. 68). — Dessin de Émile Bayard d’après l’album de M. Mage.


VOYAGE DANS LE SOUDAN OCCIDENTAL
(SÉNÉGAMBIE — NIGER),


PAR M. MAGE, LIEUTENANT DE VAISSEAU[1].


1863-1866. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


Séparateur



Marché de Yamina. — Boucheries. — Visite au chef des Somonos. — Le chanvre des Bambaras. — Les pirogues du Niger. — Traversée du fleuve. — Fraîcheur de l’eau. — La rive gauche, un jour de marché. — Quelques costumes. — Vente de marchandises. — Un tour au marché. — Visite au vrai chef de Yamina. — Cadeaux intéressés du chef des piroguiers. — Départ de Yamina. — Navigation en pirogue sur le fleuve.

Le marché de Yamina est une grande place carrée autour de laquelle on a disposé, sans grande régularité, de petits hangars dont les cloisons sont, en général, en bois ou même en nattes, mais dont les toitures sont généralement recouvertes en pisé de manière à servir d’abri à la fois contre le soleil et la pluie.

Sous chacune de ces échoppes on voit un, deux et jusqu’à trois marchands assis sur des nattes, ayant devant eux sur d’autres nattes ou pendus à des cordes les objets de leur commerce : sel, verroteries, étoffes, papier, soufre, pierres à fusil, anneaux de cuivre ou d’argent pour les oreilles, le nez, les doigts du pied ou de la main, colliers de ceinture, bandeaux de front tressés de petites perles, coton du pays tissé, depuis les étoffes les plus grossières jusqu’aux pagnes, boubous et burnous les plus fins. Dans un coin, voici un barbier public qui manie, fort adroitement, ma foi, des rasoirs, venus de Sierra-Leone, mais qu’il a détrempés au feu pour les affiler. Il rase la tête d’un enfant attaché sur le dos de sa mère et qui pousse des cris perçants ; malgré tous les mouvements du bambin, il ne le coupe pas. Du reste pas de savon ; de l’eau claire.

En peu plus loin, voici les raccommodeuses de calebasses fêlées ou percées par le fond. Puis, un marchand de sel qui, avec une espèce de très-petite herminette, casse méthodiquement son sel par morceaux gradués, ramasse jusqu’aux moindres miettes avec la cuiller en fer forgé dans le pays et dispose sa marchandise en petits tas, très-petits, qui varient de cinq cauris à cent et deux cents. Quant à la pierre entière, lors de mon

  1. Suite. — Voy. pages 1, 17, 33 et 49.