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Page:Le Tour du monde - 17.djvu/82

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repris connaissance. On me l’amena ainsi que j’en avais donné l’ordre, et je lui fis de suite cadeau de mille cauris. Elle s’en alla enchantée, bien qu’elle n’eût peut-être plus que quelques jours à vivre. Le lendemain son maître, car c’était une esclave, vint chercher à m’extorquer aussi quelque chose sous prétexte que j’avais détérioré son bien. Je le reçus assez mal ; et le soir, comme je causais de l’événement avec Samba-N’diaye, en lui exprimant combien j’eusse été désolé qu’il eût eu une issue funeste : « Bah ! s’écria-t-il, et quand même tu l’aurais tuée ; ce n’est qu’une keffir l » Voilà encore un effet de la religion musulmane, et l’homme qui proférait ce mot avait été élevé par les blancs pendant vingt ans !

Le lendemain je fis à deux reprises demander une entrevue à Ahmadou : chaque fois on me répondit qu’il