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Page:Le Tour du monde - 17.djvu/84

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fut de refuser ce cadeau, si contraire à nos mœurs ; mais Samba-N’diaye n’affirma que je blesserais Ahmadou, qui ne comprendrait pas nos susceptibilités. Souffrant depuis longtemps de la difficulté de me faire servir, et imitant l’exemple de Richard Lander, je finis par accepter[1].


Ségou vu du haut d’une terrasse. — Dessin de Tournois d’après l’album de M. Mage.

Pendant ce temps, les nouvelles arrivaient de tous les côtés, variant du tout au tout du jour au lendemain, mais révélant une situation impossible d’anarchie qui ne pouvait me laisser aucun espoir de me mettre en route sans être sous la protection d’un guide officiel connaissant le pays mieux que moi. Je ne pouvais d’ailleurs songer à partir sans chevaux, et Ahmadou, qui seul pouvait m’en donner ou m’en céder, ne paraissait pas
Autre vue de Ségou, prise d’une terrasse. — Dessin de Tournois d’après l’album de M. Mage.
disposé à le faire. En dépit de son hospitalité, assez inégale, je dépensais plus de mille cauris par jour pour le seul article ménage. Outre notre nourriture propre, poisson, viande fraîche, il fallait du savon pour laver le linge de tout le monde, quelques ustensiles tels que vases en terre pour l’eau fraîche, mortiers pour piler le

  1. Relation de R. Lander dans le Voyage de Clapperton. Voy. Le Niger de M. de Lanoye, p. 316.