EXCURSION AU CANADA ET À LA RIVIÈRE ROUGE DU NORD,
IX (suite).
Le parlement ajourné, on retrouvait au ministère canadien le loisir de s’occuper d’intérêts plus modestes, M. le docteur Taché, assistant au ministère de l’agriculture et de l’immigration, à qui j’avais été chaudement recommandé, put alors me présenter à M. Pope, chef de ce département, ainsi qu’au ministre des travaux publics, M. H. L. Langevin. Tous deux me reçurent avec la plus grande bienveillance et je sortis du palais du gouvernement investi d’une mission officielle pour la province de Manitoba, mission qui devait me permettre d’apprécier de visu les avantages offerts par le Nord-Ouest canadien à l’émigration de mes compatriotes d’Alsace-Lorraine. M. R*** devait m’accompagner, mais, je dois le dire à sa honte, le soir même il se décida brusquement à regagner Montréal. On lui avait fait une description peu séduisante des moyens de locomotion et de subsistance dans les régions situées au delà du lac Supérieur. Les vingt et quelques années qu’il comptait de plus que moi lui servaient d’ailleurs de circonstances atténuantes, et lui permettaient de reculer sans trop de déshonneur devant la perspective d’un
- ↑ Suite. — Voy. t. XXX, p. 97, 113 et 129.