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LE TOUR DU MONDE

NOUVEAU JOURNAL DES VOYAGES


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Le chariot du docteur Holub (voy. p. 2). — Dessin de Th, Weber, d’après l’édition allemande.

AU PAYS DES MARUTSÉS’,

ÉPISODES DES VOYAGES DE M. LE DOCTEUR Ë. HOLUB SUR LE HAUT ZAMBÉSE.

1875-1879 — TEXTE ET DESSINS INÉDITS,

Parmi les explorateurs de l’Afrique australe, M. le docteur Émile Holub occupe une place originale et à part. Sept années durant (1872-1879), il a parcouru les divers districts du continent noir qui s’étendent du Griqualand au Zambèse, ne revenant de temps à autre à son point de départ, les Champs de Diamants, que pour y préparer le plan et les ressources de nouvelles excursions. Bien qu’il voyageât surtout en savant, préoccupé d’étudier Le pays au point de vue spécial de l’histoire naturelle, il n’a pas eu d’yeux que pour la flore et La

faune de ces régions subéquatoriales qui ont été, il y a

trente ans, le théâtre des débuts de Livingstone. Tout en ramassant ces précieuses collections scientifiques qui font aujourd’hui en grande partie l’ornement de Prague, sa ville natale, 1l a su saisir les mœurs et les types, et, qui plus est, nous les retracer en une série

de croquis heureux ?,

1. Ou Maroutsés. 2. Sieben Jahre in Süd-Afrika (Sept ans dans l’Afrique aus-

trale), 2 vol. in-8, Vienne, 1881. XEVI — 1174 Eiv.


Dans un premier voyage, M. Holub s’était borné à se rendre de Dutoitspan, où 1l exerçait entre temps la médecine, aux kraals boers de Likatlong et de Wonderfontein. Dans un second, plus important, il avait poussé jusqu’à Molopololé et Chochong, à la frontière nord du Transvaal, Enfin, après un nouveau séjour, non exempt de soucis, dans sa maisonnette en fer galvanisé des diggings, il se mit derechef en route, au printemps de 1875, pour accomplir sa troisième et grande pérégrination, celle qui devait le conduire, à travers le pays des Matabélés, des Makalakas et autres peuplades intermédiaires entre le Limpopo et le Zambèse, jusqu’au chef-lieu du roi Sepopo, prince des Marutsés. S’il ne put, comme il l’avait espéré au départ, gagner de là le littoral de Loanda, du moins fit-l, dans ces parages zambésiens, connus seulement des marchands portugais qui y exercent les trafics que l’on sait, un séjour fécond à bien des points de vue,

C’est de la relation de ce dernier voyage que sont extraites les pages qu’on va lire.