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La bande de corbeaux qui dort dans la ramée
S’éveille en croassant tout bas quand le jour luit,
Quitte en tourbillonnant son gîte de la nuit
Et sur un champ de blé va s’abattre affamée.
L’oiseau cherche des vers dans la terre semée,
Mais parfois trop ardent au gibier qu’il poursuit,
Il becquète le grain qui fermente et détruit
La part de la moisson dans le germe enfermée.
Ainsi, quand le remords, corbeau noir et gourmand,
Fouille le cœur de l’homme et, parmi le froment,
Cherche, pour s’en nourrir, le ver qui le torture,
Le glouton, sans songer aux repas à venir,
À trop grands coups de bec s’acharne sur sa proie
Et dévore le cœur avec le souvenir.
(1885).