Page:Le Vavasseur - Églogues, Lemerre, 1888.djvu/174

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LE PATER DU ROITELET


Mon frère le lion, tu rugis ta prière ;
Tu la hurles, molosse, en abois infinis ;
Tu la beugles, taureau ; cheval, tu la hennis ;
Tu la bêles, agneau. Chacun a sa manière.

Au petit point du jour, saluant la lumière,
Comme moi, mieux que moi, petits oiseaux bénis,
Errants par la feuillée ou couchés dans vos nids,
Vous chantez du Seigneur la bonté coutumière.

La colombe glaneuse et le moineau subtil,
En rendant grâces, font la chasse aux grains de mil.
Le roitelet mignon, d’une voix grêle et claire,

En adressant à Dieu son joyeux cliquetis
Lui demande humblement qu’il daigne satisfaire
L’appétit des petits, des petits, des petits.

(1874).