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Le uoyage des Princes


la fin le tefmoignera, il rapporte les fruicts de ſa valeur, &cependant en tous lieux où il paroiſt, il proteſte ſans le declarer appertement (pour la · faire cognoiſtre) que toute ſon intention enge nereuſes actions, eſt en memoire de la Belle qui le poſſede, & en ceſte excellente humeur il paſſe. le temps en Quimalee auec ſes freres, leſquels auec le Marquis de Bariſe, allerent baiſer les mains du Roy, qui les receut dignement, & en cores auec plus de magnificence pour l’honneur & amitié qu’il portoit à l’Empereur de Glindi cee & à la Royne de Sobare. Et bien que ce fuſt par auanture & non par deſſein, qu’ils fuſſent abordez en ſon païs, † laiſſa-il de les gratifier tout de meſme que ſ’ils y fuſsét venus expres, les fit bien loger, & leur offrit tout le plaiſir du pais & de ſa court pour leur recreation. En ce temps là ceſte court, comme encor les effects le demö ſtrent, eſtoit la plus honorable & magnifique en toutes ſortes de delices vertueuſes : la haine, l’enuie, & les debats en eſtoient chaſſez, il n’y auoit qu’vn mal, qui toutefois eſt de bonne gra ce ; c’eſt qu’entre les Princes, bien qu’il y ait de l’amitié parfaicte, il ſ’y trouuoit vn beau petit mignon, mauuaiszele de gloire, qui faiſoit qu’e— ſtans enſemble & qu’vn fut abſent, & qu’on vint à parler de luy, tous les autres d’vne meſme façö leveſperiſoient, il eſtoit taxé & mal mené com me deſcheu de la perfection, & ceſte poincte paſſoit ſur tous, tant habiles fufſent-ils, & ceux meſmes qui auoient eſté feſſez en leur abſence, ºſtans auec les autres, donnoient pareiliugemët de chacun abſent, qu’on auoit fait d’eux auec le