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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/130

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fortunez. Entreprise I.

Uos petits artifices
Ne ſont rien que du vent,
De vos triſtes ſeruices,
On nous rebat ſouuent,
Mais nous auons l’addreſſe
D’en preuoir la fineſſe.
Vos ſouſpirs & vos flammes
Sont des inuentions,
Dont vous troublez vos ames
Par trop d’opinions :
Mais nous ne faiſons conte
De vos peines de honte.
Contez donc vos folies
Aux eaux & aux foreſts,
Nos ames diuerties
N’oyent point vos regrets,
Nous ſommes eſlancees
De meilleures penſees.

Ces belles ſe mocquoiēt de l’amour & des amãs, pource que poſſible elles n’eſtoiēt pas encores capables de belles affectiōs, ou pource que quelque dépit les faiſoit ainſi dire, ou qu’elles en eſtoient raſſafiees par le bienheureux accōpliſſement de leurs deſirs : car c’eſt l’ordinaire de taſcher a brauer ce qui a gauchi nos entendemēs, lors que no° le pouuons, & que l’obligation eſt eſteinte : les amans m’entendent bien. Et ſemble qu’il en ſoit comme ie le penſe, parce que ces Nymphes portoient ſur leurs cheueux des guirlandes de fleurs contrefaictes, à quoy ſe raportoit ce que chantoit le dernier chœur, qui ſe presēta de douze bōs & des plus parfaits muſiciēs accordās ſelō les plus exquiſes pratiques de ceux qui ont remarqué la


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