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fortunez. Entreprise I.


ueilleuſement eſtonnee de ce que la Fee n’auoit tenu aucun conte d’elle : il eſt vray qu’elle péſoit par fois que l’Empereur le vouloit ainſi, mais oresqu’elle void clair aux affaires, elle s’aſſeure & change les deſſeins qu’elle auoit premeditez pour ſa deliurance, & ſur ſa reſolution fit ceſte reſponſe.

Le deuoir que vous m’auez fait paroiſtre me continue la certitude de voſtre affection vertueuſe & veritable, que vous trouuerez touſîours reciproque en moy, & d’autant que ie ſcay bien que vos paroles s’eſgalent à la verité, ie m’aſſeure que vous ferez ce que me promettez : parquoy ie vous prie par le plus agreable de vos deſirs, que vous faciez auec l’Empereur en ſorte qu’il ſoit repentant de noſtre mal, & content en ſon affaire, ſans qu’il courre fortune, que la douceur ſoit voſtre force, l’humilité voſtre entree, & le bien que vous me voulez ſoit la cauſe, qu’oubliant voſtre ennuy vous procuriez ſa commodité. Quand le temps & l’honneur le commanderont, ie vous rendray preuue certaine de l’amitié que ie vous doy : aduiſez donc à paruenir à quelque belle fin, au contentement de nous tous, à ce qu’ayans du plaiſir d’vne ſorte, ie ne reſſente aucune diſgrace de l’autre, mais toute lieſſe par voſtre moyen, ce qui me redondera à perfection de felicité, pource que ie ne fay eſtat d’autre bon-heur que de celuy qui vous eſt preparé.

Fonſteland ne faillit à faire reſponſe, auſſi Lofnis donna ordre de la pouuoir tirer, & ainſi ils communiquerent par mutuels eſcrits, conferans de leurs affaires, & comment ils ſe gouuerneroient, & auec aſſeurance reciproque il partit


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