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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/263

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Le uoyage des Princes


penſer. Le Roy le trouua emerneillé & conſolé de cette reſponſe, & diſſimulant ſon contentement, iugea de la prudence de ſon fis, par ceſte modeſtie, & lans luv faire autre ſemblant le reruoya, puis vn peu apres il commanda, qu’on luy fit venir le ſecond, auquel l’ayant pris a part, il dict, Fonſteland, i’ay deiieeré de vous prouuoir auant que ie paſſe les derniers ſoupirs de ma vieiileſſe : par quoy ayant aduiſé à la fortune de voſtre frere aiſné, que i’eſtabliray fort bien par l’aliance que ie feray de luy auec l’heritiere d’vn plus grand Royaume que ceſtuy-cy, ie vous veux mettre durant ma vie en poſſeſſion de mon Eſtat, ce que ie deſire executer tout maintenant, tant pour vous inſtaler, que pour me ſoulager des charges publiques leſquelles à cauſe de mon aage commencent à m’eſtre importunes. Ie ſuis vieil, vous eſtes ieune, vous pourrez aiſément porter ce faix pour moy : penſez doncques à vous diſpoſer à ce qu’en pleine aſſemblee des Eſtats, ie vous conſtituë Roy : Apres ce diſcours il adiouſta les remonſtrances & regles, les preceptes, ſtatuts & iuſtice qu’il auoit propoſé à l’autre, ce que ceſtuy-cy oyant & coniecturant la merueilleuſe eſpreuue par laquelle le Roy le tentoit, ſe conſeillant à la raiſon, que la ſageſſe luy auoit practiquee, reſpondit, Monſieur, ie vous supplie de propoſer à mon eſprit, ce dont il eſt capable pour exercer à voſtre ſeruice, afin que vous ayez le plaiſir de conſiderer comme ie m’y occuperay, & que I’aye le contentement de vacquer à mon deuoir, ſelon ma puiſſance quand à l’adminiſtratiō