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Le uoyage des Princes


ment ie l’ay trouué d’vn gouſt plus fade, & de chair plus longuette que des autrescheureaux.& malangue s’eſt chargee d’vne ſaliue eſcumeuſe, cóme ſi i’euſſe māgé de la chair de chiés, d’où i’ai penſé qu’il pouuoitauoir eſté allaicté d’vne chie ne.L’EMP.Nous pouuons ayſement verifier ceci, mais le fait dont vous, Viuaräbe, auez parlé, qui touche ma vie, & regardel’eſtat, eſt bien de § grand pois.Parquoy ſi cömevous l’auez dit vous auez ſoin de moy, & que ie vous ſois en quelque eſtime, ie vous prie de me dire ce que vous en ſcauez.vIvARAMBE. Sire, l’importāce de l’affai re m’a fait ſoigneuſement penſer & diligemmêt obſeruer, ce qui en pourroit eſtre, & ce qui m’a induit à preſumer le futur accident, eſt que i’ay appris qu’il n’y a pas longtemps, que vous auez fait equitablement punir à mort le fils de Para tolme, qu’eſt le premier de voſtre conſeil, i’ay deſcouuert par mon propre & particulierauis, que ce pere eſt felonnement indigné cötre vous, & partant qu’il remue quelque vengeâce contre voſtre maieſté, ce que i’ay recognu par cesgeſtes, ue i’ay obſeruez expres, y ayant pris garde & † tout lundi au ſoir, que nous eſtiós tous envo ſtre preséce, & que vous feiſtes vn ample & beau diſcours de la iuſtice, & du deuoir des Rois & Mo narques, ſelon quoy vous proteſtiez d’eſtre reſo lu d’extirper toutes ſortes de meſchäs, quät bien ils ſeroyët vos propresenfans, & ſi bien chaſtier ceux qui § par malice, quel’on pourra eſtre en bône ſeurté és païs de voſtre obeiſsäce ; Durât ces propos, i’epluchois les geſtes de ce ſei gneur, queie conſiderois attentiuemët & remar quois à ſa contenäce toute changeāte, qu’il auoit